
Anne Bielman
Par des élèves du secondaire 1
Professeure ordinaire en Lettres, Histoire ancienne, et ancienne Doyenne (2006-2011) à l’UNIL
Mon Métier
J’ai fait une thèse sur la libération des prisonniers en Grèce antique.
Depuis 15 ans, j’étudie le statut des femmes, surtout le statut public et leur accès aux charges publiques.
Depuis 3 ans, je travaille sur les rapports de couples, dans les familles des empereurs romains et des rois/reines du monde grec, dans la sphère privée et publique ; cela permet de réfléchir à la création de nouveaux couples de pouvoir.
Ce qui m’inspire et me motive
J’aime enseigner et comprendre les phénomènes actuels en comparant les périodes historiques, particulièrement celles des Grecs et des Romains avec notre société contemporaine.
Être une femme dans ce contexte
Selon moi, il n’y a pas beaucoup de choses qui changent si on est une femme ou un homme dans ce contexte professionnel, une fois qu’on a obtenu un poste fixe. Un des moments difficiles a été la période suivant ma thèse, au moment où j’ai dû trouver un travail stable. Il faut concilier les enfants, l’horloge biologique des femmes et les exigences du travail de recherche. Sinon, dès que le travail fixe à l’Université a été trouvé, je n’ai pas ressenti de différences dues au fait d’être une femme.
Valeurs importantes à mes yeux
La tolérance
L’ouverture d’esprit
L’esprit critique
Une anecdote
J’ai obtenu une bourse pour aller à l’Institut suisse de Rome dans les années 1980. Je crois que j’étais la première femme avec un enfant en très bas âge à avoir reçu cette bourse. Je voulais mettre ma fille dans une garderie à Rome, mais l’Institut suisse n’avait pas d’infrastructure prévue à cet effet. Heureusement, les Instituts hollandais et danois de Rome m’ont donné des adresses de garderies et de nounous. J’ai ainsi constaté un décalage entre la Suisse et les pays du Nord par rapport aux préoccupations sociales.
Message aux futur·e·s scientifiques
Il faut aimer ce que l’on fait et en avoir envie. Il ne faut pas faire les choses seulement parce qu’on nous le dit ou pour l’argent. Il faut être motivé·e !
Il faut se poser la question : pourquoi veut-on faire des Lettres ? Il faut tenir bon si les parents ne sont pas d’accord. Il faut avant tout être passionné·e.
Pour devenir un·e bon·ne scientifique, il faut de la curiosité intellectuelle et de la passion.
Portrait par Céleste, Olivia, Julie et Anna-Dor, 11VP1, l’Elysée, Lausanne
Illustration : Maurane Mazars