Danielle van Mal-Maeder
Par des élèves du secondaire 1
Professeure ordinaire et vice-doyenne en charge des questions de relève et d’égalité, Faculté des lettres, UNIL.
Mon Métier
Je suis enseignante et chercheuse dans le domaine des langues et littératures antiques. J’étudie en particulier la littérature latine et le monde romain.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il y a encore beaucoup de choses à découvrir dans le domaine des Sciences de l’Antiquité, par exemple des textes qui n’ont jamais été traduits ou commentés.
Ce qui m’inspire et me motive
J’aime enseigner, j’aime décortiquer un texte latin à la loupe, pour le comprendre et le traduire. La recherche est un métier de détective : on résout des énigmes. J’aime apprendre ; et avec mon métier, j’apprends tous les jours.
Être une femme dans ce contexte
Comme en sciences naturelles, on peut être victime de remarques sexistes en Lettres. Il est arrivé qu’on me dise que j’avais obtenu telle bourse ou tel poste simplement parce que la politique veut favoriser les femmes. Je préfère croire que c’est grâce à mes compétences. Certaines personnes pensent qu’il n’est pas possible de faire une carrière scientifique tout en ayant une famille. C’est triste. Il faut absolument mettre des mesures en place pour aider les scientifiques à concilier les deux.
Valeurs importantes à mes yeux
La rigueur, l’honnêteté, la curiosité, l’esprit critique, l’écoute, l’ouverture d’esprit, le dialogue. Les valeurs esthétiques sont aussi très importantes à mes yeux : la beauté d’un texte qui suscite des émotions est essentielle.
Une anecdote
Vers 13 ou 14 ans, j’ai visité la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Gall, une des plus belles bibliothèques au monde. En découvrant cet endroit extraordinaire avec ces milliers de livres qui montaient au plafond, en respirant cette odeur de papier et d’encre, j’ai dit à mes parents que je travaillerai plus tard avec des livres.
Message aux futur·e·s scientifiques
Rester curieux·se ; ne pas avoir peur de bousculer les idées reçues. Il faut aussi garder une certaine distance par rapport à son propre travail et savoir en relativiser l’importance.
De plus, il ne faut pas se laisser décourager face aux questions comme : à quoi ça sert ? Tu cherches quoi ?
Pour moi, savoir lire un texte latin, ça sert autant que de savoir résoudre une équation en mathématiques.
Portrait par Dragana, Matilde et Natasa,10VP1, Collège Kratzer, Vevey
Illustration : Maurane Mazars