
Nadja Eggert
MER en éthique et Directrice du Centre interdisciplinaire de recherche en éthique (CIRE) de l’UNIL
Vice-doyenne enseignement à la FTSR
Mon Métier
Mes activités sont très variées. Je construis le CIRE qui est nouveau. Je mets en place des collaborations entre des chercheur·e·s et enseignant·e·s de l’UNIL et d’autres Universités pour développer des cours ou des projets de recherches et offrir des outils qui répondent aux défis éthiques contemporains. Nous travaillons ensemble sur des questions de société qui font débats comme l’assistance au suicide, la procréation médicalement assistée ou l’utilisation de robots dans le soin aux personnes âgées.
Ce qui m’inspire et me motive
Participer et réfléchir aux enjeux éthiques contemporains. Surtout dans le cadre de l’enseignement et de la formation, être en interaction et en échange avec les étudiant·e·s et les praticien·ne·s, leur donner les outils éthiques utiles à leur pratiques, mais surtout recevoir leurs questionnements.
Être une femme dans ce contexte
Dans un environnement encore masculin basé sur des structures traditionnelles, la principale difficulté à mes yeux est celle de la conciliation entre la vie professionnelle et privée. Je pense qu’il est très important de partager avec des amies et collègues sur ces questions, c’est aidant et inspirant.
Valeurs importantes à mes yeux
Les valeurs comme l’intégrité, la curiosité et l’enthousiasme me semblent être importantes dans mon métier. Je m’appuie dans mon travail sur les éthiques du « care » et l’approche des capabilités. Ce sont des perspectives éthiques qui s’appuient sur des valeurs comme le souci d’autrui, l’idée de prendre soin de la personne, de l’autre, mais aussi de l’environnement. Ces éthiques considèrent que nous vivons en interdépendance et en relation avec les autres. Toutes ces valeurs me semblent fondamentales.
Une anecdote
Il m’est arrivé de me définir ou d’être définie comme « éthicienne ». Sur la page internet d’un comité d’éthique, comme à plusieurs reprises, la profession indiquée était « esthéticienne ». J’ai alors réalisé que c’était le correcteur automatique d’orthographe qui corrigeait éthicienne en esthéticienne : il admettait la profession d’éthicien, mais pas la version féminine qui devenait esthéticienne. Plus largement cela posait la question de la (non)féminisation des métiers et professions et de leur reconnaissance.
Message aux futur·e·s scientifiques
Il est important pour les femmes dans le milieu scientifique d’avoir confiance en elles, d’oser, de ne pas s’autocensurer. C’est un défi !
Portrait réalisé par : le Service Culture et Médiation scientifique
Illustration : Maurane Mazars