Danielle Chaperon

Professeure en littérature française et en études théâtrales à la Faculté des lettres de l’UNIL

Danielle Chaperon

Professeure en littérature française et en études théâtrales à la Faculté des lettres de l’UNIL

Mon Métier

Mon métier consiste à produire des connaissances dans mon domaine et à les diffuser dans ma communauté scientifique. Il consiste aussi à transmettre aux étudiant·e·s la passion des actions et des œuvres humaines, la curiosité pour les faits singuliers et le goût des modèles généraux ; à inventer des moyens de partager ces intérêts avec toutes sortes de publics dans la société.

Ce qui m’inspire et me motive

« Il est bien des merveilles en ce monde, il n’en est pas de plus grande que l’homme. […] Il est l’être qui tourmente la déesse auguste entre toutes, la Terre, la Terre éternelle et infatigable, avec ses charrues qui vont chaque année la sillonnant sans répit, celui qui la fait labourer par les produits de ses cavales. » (Sophocle, Antigone, trad. Paul Mazon). Je ne peux pas détourner les yeux de cet être « formidable » capable de fatiguer l’infatigable.

Être une femme dans ce contexte

Les milieux que je fréquente (les facultés des lettres et sciences humaines, les milieux de la culture et des arts) sont proches de la parité. Cela ne me dispense pas de rester vigilant·e et surtout de veiller à articuler le souci de la place des femmes dans la société avec des enjeux d’égalité et d’émancipation qui concernent d’autres parties de la population (âges, orientations sexuelles, classes sociales, origines…).

Valeurs importantes à mes yeux

Je n’étudierais pas les arts de la scène si l’assemblée des individus dans un même lieu ne m’était pas précieuse. C’est pourquoi, même si les outils numériques sont « formidables » (voir définition plus haut), je tiens la réunion matérielle ou physique des enseignant·e·s et des étudiant·e·s comme étant indispensable. La science, en effet, ne se résume pas à des connaissances que l’on communique, c’est pour moi un engagement dont on donne l’exemple, c’est une forme de vie que l’on transmet.

Une anecdote

À l’âge de douze ans, j’ai dû choisir entre les sciences de la nature – et même les sciences de base – et les sciences de la culture. Outre que je regrette que l’opposition entre nature et culture structure aujourd’hui encore les champs scientifiques, je n’oublie pas qu’être une « fille », en Valais, a sans doute à l’époque déterminé mon orientation. À peu près au même âge, j’ai dû arrêter de jouer au foot… À quand la non-binarité du champ scientifique ?

Message aux futur·e·s scientifiques

Quel que soit le domaine scientifique que vous choisirez, ne cessez pas d’être curieuses et curieux des autres savoirs, voisins et lointains. C’est votre capacité à changer de point de vue et d’échelle qui vous permettra d’échanger avec vos collègues des autres domaines et de résoudre, de manière complexe, les problèmes que l’activité humaine pose à la Terre.

Portrait réalisé par : le Service Culture et Médiation scientifique

Illustration : Maurane Mazars