Marthe Gautier

Médecin française, découvreuse oubliée de la Trisomie 21

Marthe Gautier

Par des élèves du secondaire 1

1925 –

Médecin française, pionnière en cytogénétique grâce à sa maîtrise de la culture cellulaire in vitro. Découvreuse oubliée de la Trisomie 21.

Parcours

Après des études de médecine en France, Marthe Gautier part un an à Boston en 1955 pour apprendre notamment à cultiver les cellules humaines en laboratoire et à en compter les chromosomes. À son retour, elle devient cheffe de clinique à l’hôpital Trousseau et décide de commencer des recherches sur l’origine génétique du « mongolisme » comme on l’appelait à l’époque.

Le monde en ce temps-là

Dans les années 50 en France, les médecins faisaient rarement de la recherche, encore moins les femmes. Les laboratoires de recherche en biologie étaient vétustes. Pour se former à de nouvelles techniques, il fallait souvent voyager outre-Atlantique, et rares étaient les élu·e·s. Aucun laboratoire ne maîtrisait la culture cellulaire en France. Marthe Gautier va monter le premier de manière artisanale.

Ce n’est qu’en 2014, soit 56 années après sa découverte, qu’on attribue à Marthe Gautier le Grand Prix de la société française de génétique humaine pour son rôle dans la découverte de la Trisomie 21.

Être une femme dans ce contexte

Dans ce milieu médical très patriarcal de l’époque, Marthe Gautier ne connaissait pas les règles du jeu et s’est fait dérobée sa découverte. Celle-ci est majeure car pour la première fois, on découvre une explication biologique à un retard mental. Or, en 1958, Jérôme Lejeune, alors stagiaire du CNRS et assistant du Professeur Turpin, présentera les clichés pris au laboratoire de Gautier lors d’un séminaire de génétique au Canada. Il s’attribuera la paternité de cette découverte.

Elle a défendu

Suite à cette découverte dérobée, elle a quitté ce domaine de recherche pour se consacrer à la cardiologie infantile et a mené une carrière très brillante.
Par son histoire et la poursuite de son parcours, elle défend et démontre le fait que les découvertes sont collectives et non individuelles.

Portrait par Débora, Ruben et Eliot, 9VG1, Collège de Kratzer, Vevey

Illustration : Maurane Mazars