Claire Rubattel

Docteure en sciences politiques, chargée de cours à l’UNIL.
1er cours en études féministes : « Femmes et société »

CLAIRE RUBATTEL

1933 – 2012

Docteure en sciences politiques, chargée de cours à l’UNIL
En 1988, elle donne le premier cours en études féministes :

« Femmes et société »

Parcours

Après un diplôme de secrétariat, elle poursuit des études en sciences politiques (avec seulement 3 filles dans sa volée), qui aboutirent à une thèse, et, avec elle, à la formation d’une conscience féministe. Dans les années 60, lors d’un séjour aux États-Unis, elle analyse la vie des Noir·e·s et des femmes. De là nait son intérêt pour les questions d’inégalités et les situations des « minorités ».

Le monde en ce temps-là

On pense à cette époque que « le métier de femme n’est pas un métier universitaire, c’est la Famille ». Les femmes des années 60 étaient bloquées, sans carrière, cantonnées à des métiers dits « féminins » au bas de l’échelle, mal reconnus et mal rémunérés. Si quelques-unes de milieux plus favorisés ont accès à des formations, celles-ci ne sont pas reconnues au même titre que celles des hommes. De nombreuses associations féministes se créent et agissent vers la fin des années 70.

« C’était le premier prétexte. Et le deuxième, tenez-vous bien, c’était que huit heures de cours, c’était beaucoup trop fatigant pour une femme. C’était en 1972. »
Claire Rubattel, à propos du refus de sa candidature pour une chaire de sciences politiques à Neuchâtel.

Être une femme dans ce contexte

Son engagement pour la diffusion des recherches féministes ne fut pas récompensé par l’Institution, bien au contraire. Alors qu’ils écrivent ensemble avec son mari, lui bénéficiera d’une carrière plus linéaire et bien plus reconnue que la sienne. Après avoir été évincée d’un poste de professeure à l’Université de Neuchâtel en raison de son sexe, Claire Rubattel a dû se contenter d’un statut de privat-docent à l’UNIL. Elle a cependant persisté, et très largement contribué au développement des études genre.

Elle a défendu

Son poste à l’UNIL, bien que mal rémunéré, lui permettait d’atteindre son but : pouvoir transmettre, passer le témoin aux générations suivantes. Les étudiant·e·s ont été réceptif·ve·s à ses apports sur la question des rapports sociaux de sexe et du pouvoir masculin. Nombre de femmes se sont engagées dans un projet féministe ou ont choisi les études genre grâce à elle.

Portrait réalisé par : le Service Culture et Médiation scientifique

Illustration : Maurane Mazars