
Nathalie Dietschy
Par des élèves du secondaire 1
Professeure assistante en Histoire de l’art à la Faculté des lettres, UNIL. Spécialiste de la période contemporaine.
Mon Métier
Mon métier consiste principalement en deux activités. Premièrement, l’enseignement : transmettre aux étudiant·e·s des connaissances et des outils pour analyser les œuvres d’art contemporaines, les inciter à adopter un regard critique, inscrire les œuvres dans leur contexte historique, politique, social, esthétique. Deuxièmement, la recherche : travailler sur des œuvres, les analyser, proposer un discours sur la création artistique. Dans notre société d’images, il est essentiel d’apprendre à les décrypter.
Ce qui m’inspire et me motive
Je m’intéresse aux œuvres d’art, à leur histoire, à ce qu’elles ont à nous dire. Cela remonte à mon voyage d’études à Rome lorsque j’étais à l’école. Cette passion pour l’art ne m’a depuis plus quittée. J’essaie de transmettre mon goût pour l’histoire de l’art aux étudiant·e·s, de susciter leur réflexion et leur curiosité. Je les incite aussi à visiter des expositions, tout comme j’emmène mes enfants au musée. Le contact direct avec les œuvres est primordial.
Être une femme dans ce contexte
Je n’ai pas été victime de ce qu’on appelle « l’effet Matilda ». J’ai, au contraire, rencontré des personnes qui m’ont soutenue. Ce qui a changé, c’est de devenir mère. Très souvent, la maternité arrive lorsque la femme fait son doctorat ou son post-doctorat, des années primordiales dans une carrière académique. C’est un vrai défi que de gérer une vie de mère et carrière académique. Il faut jongler constamment. Avoir réussi à concilier les deux est une fierté.
Valeurs importantes à mes yeux
Le partage des connaissances est une valeur essentielle à mes yeux. La rigueur, la persévérance et la curiosité sont importantes. J’espère transmettre ces valeurs à mes étudiant·e·s. La passion et la soif d’apprendre m’accompagnent au quotidien. J’aime l’idée que je peux toujours apprendre, toujours aller plus loin, c’est ce qui fait le métier de chercheur·e à mon sens.
Une anecdote
Le jour où j’ai accouché de ma fille, le livre issu de ma thèse était envoyé à l’impression. Cela illustre pour moi, par un heureux hasard de date, la possibilité de mêler vie de mère et carrière académique. J’avais organisé quelques mois plus tard une table ronde au Musée de l’Elysée. Je me souviens que ma fille, que j’allaitais alors, avait « attendu » que la soirée soit terminée pour me réclamer.
Message aux futur·e·s scientifiques
Je souhaite dire aux jeunes qu’il est possible de mener une carrière académique et d’être maman, sans que l’un ou l’autre des rôles ne soit péjoré. Je suis très préoccupée par les craintes que j’entends quant à la difficulté de poursuivre une carrière académique et de fonder une famille. C’est effectivement difficile. J’ai à cœur de prouver que les deux doivent être possibles, et qu’il est fondamental que les choses changent. Mais il y a encore beaucoup à faire.
Portrait par Roxane, Izabela, Camille et Loyse, 9VP3, La Tour-de-Peilz
Illustration : Maurane Mazars